Député LFI- NFP

7eme circonscription du Rhône

Question écrite n°47 : Non à la restriction de l’aide exceptionnelle de fin d’année !

M. Abdelkader Lahmar alerte M. le ministre du travail et des solidarités sur les conséquences désastreuses qu’aurait la restriction de l’accès à l’aide exceptionnelle de fin d’année, versée à certains chômeurs et à certaines personnes précaires.

Cette aide, souvent appelée, à tort, « prime de Noël » a été obtenue par la mobilisation et les luttes des personnes précaires et des chômeurs en 1998. C’est donc une conquête sociale gagnée par les plus fragiles que le gouvernement s’apprête aujourd’hui à remettre en cause.

Alors que le droit à l’allocation chômage n’a cessé de régresser; alors que la situation des allocataires du RSA se dégrade continûment; alors que les contrôles injustes et absurdes se multiplient et que la stigmatisation des privés d’emploi déborde à longueur de discours et d’interview ; la suppression de l’aide exceptionnelle de fin d’année pour les foyers sans enfants représente une nouvelle attaque antisociale contre les droits des citoyennes et des citoyens les plus modestes.

Cette mesure infame vise à économiser 200 millions d’euros sur le dos de celles et ceux qui n’ont rien ou presque rien. Une bagatelle quand on sait que le gouvernement et les groupes parlementaires qui le soutiennent ont refusé la mise en place de la taxe dite « Zucman » à 2% sur le patrimoine des ultrariches qui aurait pu faire rentrer une vingtaine de milliards d’euros dans les caisses de l’Etat. Le cynisme gouvernemental se révèle ici : on préfère taxer les pauvres que taxer les riches en contradiction totale avec l’article 13 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui, pourtant, figure dans le préambule de la Constitution.

Le gouvernement s’est certes dit prêt, le 8 novembre 2025, à un maintien de l’aide exceptionnelle de fin d’année dans son périmètre actuel… mais uniquement en échange « [d’]une recette qui vien[drait] compenser les effets de cette proposition ». Ce chantage ne règle rien au problème s’il s’agit d’acter un autre recul social pour conserver un droit si durement acquis.

Des solutions existent pourtant pour abonder les comptes de la sécurité sociale sans remettre en cause les droits des assurées. Si l’objectif du gouvernement n’était pas de stigmatiser honteusement nos compatriotes les plus modestes, alors il se pencherait sur les 75 milliards d’exonérations sociales accordées aux entreprises sans aucune contrepartie sociale ou environnementales qui entretiennent artificiellement, année après année, le « trou » de la sécu.

Les débats budgétaires actuels devraient être l’occasion de rappeler que l’égalité n’est pas un vain mot en République. L’absurde politique de l’offre et de cadeaux fiscaux aux ultrariches – qui se traduit par une austérité mortifère pour l’immense majorité de la population et, notamment, pour les chômeurs et les personnes en situation de précarité – doit être abandonnée. L’État social doit reprendre sa place et jouer pleinement son rôle dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté. Le gouvernement va-t-il enfin entendre la voie de la raison et œuvrer dans le sens de l’intérêt général ?