Député LFI- NFP

7eme circonscription du Rhône

Question écrite n°44 : Le budget 2026 privera des centaines de milliers d’enfants de vacances !

M. Abdelkader Lahmar alerte Mme la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative sur les mesures contenues dans le Projet de Loi de Finances pour 2026 qui risquent de rendre encore plus illusoire le droit aux vacances pour des centaines de milliers d’enfants.

Deux mesures ont particulièrement alarmé les organisations et collectifs qui agissent en faveur du droit aux vacances pour toutes et tous :

La suppression du dispositif « Colos apprenantes », ramené à 0€ sans justification, alors qu’en 2025 il était doté de 36,8 millions d’euros.

La taxation à 8% du budget des activités sociales et culturelles des CSE, présentée comme une mesure sur les compléments de salaire, alors qu’elle s’attaque en réalité aux avantages des salariés et affaiblit le soutien aux familles, notamment via les chèques-vacances.

En 2023, ce sont 4,7 millions d’enfants qui ne sont pas partis en vacances, soit 2 enfants sur 5. Beaucoup de familles, pour la plupart avec un quotient familial inférieur à 1000€, comptent souvent sur leur CSE, leur mairie ou encore l’association locale pour accéder à un séjour ou à une aide. Demain, avec la suppression des « Colos apprenantes » conjuguée à la réduction des moyens des CSE, c’est le droit aux vacances de centaines de milliers d’enfants qui va finir par disparaître. Pour leurs parents, pour les collectivités, les associations, les organisateurs de séjours, c’est le sentiment d’impuissance et d’abandon qui s’installera.

Alors qu’en 2026 les colonies de vacances fêteront leurs 150 ans, arrêter un dispositif d’aide aux départs en colo appart comme incompréhensible et absurde. Elles ont traversé les crises, les guerres, les mutations du monde, parce qu’elles répondent aux besoins des familles, aux envies des enfants et surtout au droit aux vacances. Aujourd’hui, ce droit fondamental vacille.

Au-delà des répercussions sociales et éducatives, ces décisions vont également avoir des retombées économiques désastreuses. À brève échéance, elles entraîneraient une baisse immédiate du nombre de séjours organisés, mettant en péril des milliers d’emplois directs et indirects. Sur le long terme, c’est tout un écosystème local qui verrait s’effondrer une part essentielle de son économie. De nombreuses collectivités, déjà fragilisées, verront leurs capacités d’action encore réduites, surtout lorsque la baisse des crédits d’État destinés aux territoires vient aggraver la situation.

À l’échelle nationale, priver des enfants de ce droit fondamental, c’est aussi affaiblir l’investissement collectif dans l’éducation, la santé mentale et la cohésion sociale, autant de leviers indispensables à la prospérité de demain. Si nous laissons ces mesures s’appliquer, ce seraient bien plus que 4,7 millions d’enfants et de jeunes qui laisseront une page blanche à la rentrée pour répondre à la fameuse question : « Qu’avez-vous fait pendant les vacances ? ». Ces choix budgétaires, présentés comme des économies, seraient en réalité des pertes humaines et économiques considérables.

Le gouvernement ne peut donc décemment persister dans cette voie. Le ministre va-t-il travailler pour rétablir l’ensemble des crédits favorisant l’effectivi du droit au vacances pour toutes et tous ?