M. Abdelkader Lahmar alerte Mme la ministre d’État, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les problèmes de santé mentale rencontrés par les lycéennes et des lycéens.
Depuis plusieurs années, la santé mentale des élèves se dégrade de façon alarmante et pourtant le Ministère de l’Éducation nationale tarde à agir. Le constat est pourtant là, accablant, et provenant d’institutions tout à fait officielles. Selon Santé Publique France (2023), près de 40 % des adolescentes et adolescents présentent des signes d’un trouble anxieux ou dépressif, un chiffre en constante augmentation depuis la pandémie de Covid-19. Plus inquiétant encore : 17 % des jeunes de 15 à 17 ans déclarent avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Ces données révèlent l’ampleur d’un malaise structurel, bien au-delà de cas isolés.
Le système scolaire devrait être une solution et un point d’appui face à cette souffrance psychologique. Mais avec la politique suivie ces dernières années, il se montre malheureusement maltraitant et aggrave le problème. La réforme du baccalauréat, la multiplication des évaluations en contrôle continu, l’angoisse autour de Parcoursup, les suppressions de postes dans l’éducation : tout cela participe à faire de la scolarité une épreuve traumatisante pour de nombreux jeunes dans le pays.
Les moyens manquent d’ailleurs cruellement pour faire face à cette situation grave et urgente. Il y a moins d’un psychologue scolaire pour 1500 élèves. Les infirmiers scolaires et les assistants sociaux manquent dans nombre de lycées et doivent souvent se partager entre plusieurs établissements. Enfin, il n’existe à ce jour aucune politique nationale d’écoute et de prévention.
La santé mentale des lycéennes et des lycéens doit devenir une priorité nationale. Cela passe par des recrutements massifs de psychologues, d’infirmiers et d’assistants sociaux en millieu scolaire, par la mise en place de cellule d’écoute dans tous les lycées et par une révision complète des rythmes scolaires pour alléger le fardeau psychologique de la jeunesse.
Le gouvernement va-t-il enfin prendre au sérieux la gravité de la situation et agir concrètement pour la santé mentale des lycéennes et des lycéens ?