La dernière fois que Macron a parlé de « guerre », la fortune des milliardaires français a grimpé de 86 %, soit 236 milliards d’euros en 19 mois. Pendant ce temps, l’écrasante majorité des Français subissait l’inflation et voyait son pouvoir d’achat s’effondrer.
Une « économie de guerre » qui épargne les plus privilégiés n’est qu’un prétexte pour approfondir la destruction de notre modèle social. Le président de la République veut imposer des sacrifices au peuple tout en remettant en cause nos acquis sociaux. C’est inacceptable.
L’invasion de l’Ukraine et la position de la France
Depuis trois ans, l’invasion de l’Ukraine bouleverse l’ordre international. Il est essentiel de rappeler une évidence : l’Ukraine a été envahie par la Russie, en violation totale du droit international. Ce conflit ne souffre d’aucune ambiguïté quant à l’agresseur et l’agressé, et les Ukrainiens sont pleinement légitimes à défendre leur territoire.
Cependant, la question centrale demeure : quel rôle doit jouer la France dans cette guerre ?
Un engagement militaire flou et non concerté
Dans son dernier discours, Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à l’Ukraine, mais sans préciser les véritables garanties de sécurité que la France pourrait lui offrir. Or, c’est là le cœur du sujet. Plus inquiétant encore, le président a décidé, sans consultation du Parlement, d’engager le pays vers une « économie de guerre ». Cette décision s’inscrit dans une doctrine où l’exécutif semble considérer qu’une solution militaire est encore possible en Ukraine.
Or, la réalité du terrain le contredit. Même Volodymyr Zelensky reconnaît que seule une issue diplomatique permettra de mettre fin au conflit . Pourtant, au moment où il faudrait encourager la voie diplomatique, le discours belliciste d’Emmanuel Macron tranche avec la nécessité de chercher la paix.
Une escalade militaire sans objectifs clairs
L’une des grandes interrogations concerne les véritables objectifs du gouvernement français dans ce conflit. Quels sont les buts de guerre de la France ? Aucune réponse claire n’a été apportée. Cette ambiguïté nourrit une logique d’escalade, où la guerre semble être devenue une finalité plutôt qu’un moyen de parvenir à un règlement politique. En s’engageant dans une confrontation frontale avec Moscou, Emmanuel Macron semble faire abstraction des principes fondamentaux du droit international et du rôle des Nations Unies.
Or, cette approche va à l’encontre des intérêts de la France et de l’Europe. Une politique étrangère équilibrée et indépendante devrait viser à préserver la stabilité et à encourager la diplomatie, plutôt que d’alimenter un affrontement qui ne peut que nuire à nos intérêts stratégiques.
Une France souveraine ou alignée sur Washington ?
La France doit rester une puissance indépendante, non alignée et engagée en faveur de la paix. Pourtant, avec une rhétorique guerrière, le dirigeant français s’expose au danger de nous plonger dans une escalade incontrôlable. La réaction de Moscou après son discours en est la preuve : la Russie estime que la France « veut que la guerre continue » et considère les propos du président sur la dissuasion nucléaire comme « une menace ».
D’ailleurs, cet alignement stratégique interroge. D’un côté, Emmanuel Macron prétend renforcer notre autonomie stratégique ; de l’autre, il réaffirme l’alliance avec les États-Unis au sein de l’OTAN. Une contradiction flagrante, d’autant plus que Washington a montré, à plusieurs reprises, qu’il était prêt à privilégier ses propres intérêts, quitte à délaisser ses alliés.
Une industrie nationale sacrifiée au profit de l’OTAN
Pire encore, l’augmentation des dépenses militaires (3,5 % du PIB) sans remise en question de notre appartenance à l’OTAN ne profite pas à notre souveraineté. Elle se traduit principalement par des commandes à l’industrie de défense américaine, renforçant ainsi notre dépendance au lieu de nous en affranchir.
Pendant que la France investit massivement dans l’armement, notre industrie nationale continue de s’effondrer. La cessation d’activité de Vencorex, par exemple, a des conséquences directes sur notre dissuasion nucléaire. Cette entreprise purifiait un sel essentiel à la fabrication du combustible de nos missiles nucléaires, désormais importé d’une société polonaise produisant en Allemagne. Un symbole fort du renoncement progressif à notre souveraineté industrielle.
Pour une diplomatie responsable et une véritable souveraineté
L’heure n’est pas à l’embrasement, mais à la responsabilité. La voix de la France doit être celle de l’équilibre, du dialogue et de la recherche d’une issue politique au conflit. Ce que nous défendons, c’est une France souveraine, indépendante, capable de défendre ses intérêts sans se laisser dicter sa politique étrangère par des logiques d’alliance qui ne servent pas toujours les siens.